Être sullivanien n’est pas chose aisée

Adhérer au culte massivement majoritaire de toute une galaxie implique de régler ses pas sur ceux de milliards de croyants, et il ne faut pas croire que dans le lot, on puisse se permettre de marcher à côté. L’Observatoire est là.

Aton Eren Bi Renamen est sullivanien, et donc père de famille.
Aton Eren Bi Renamen a sept enfants, ce qui est très loin du compte sullivanien. Cela lui a coûté deux épouses, une première morte en couche, une seconde exilée sur Ignus Ori Otus afin de trouver dans les monastères istoméens l’ontophanie que ses cinq accouchements n’ont su lui procurer.
Aton Eren Bi Renamen ne pense pas que sa dernière épouse, qui lui a déjà donné deux fils, aura les hanches assez solides pour lui permettre d’atteindre l’impôt sullivanien.

Le moniteur de Kerev Plen menace de l’ombrager si, quand viendra le moment de son dernier regard, dix-sept enfants ne seront présents autour de lui. Aton Eren Bi Renamen espère que parmi ses ainés certains seront déjà pères : faire sauter l’impôt est toléré par l’Observatoire, mais ne fait que reporter sur la prochaine génération la dette fiscale que le père n’a pu résoudre. Son oncle avait réussi à ne pas contracter de dette quand ses yeux se sont fermés. Filen Eren, son père, aurait pu n’avoir que quinze enfants autour de lui. C’est son frère Bis-Teren qui a soldé l’impôt en donnant deux enfants de plus.