Ils sont presque tous là, autour de lui. 57 ans, l’apparence d’un vieillard, des murs crème et quelques peintures. Un diffuseur de senbon qui peine à cacher l’odeur d’hospice. Une vue sur le lagon, réhaussée par des filtres HDR, un algo qui fait tourner des mimuettes.
Filen Reben a passé sa vie à taper du métal. Pas directement bien sûr, via des boutons et des manettes. Mais sous ces yeux pendant des décennies se sont abattues les presses géantes de Zo-k-RQ. Sur le métal en fusion, orange, incandescent, grondant grésillant, des milliards de fois des milliers de kilos se sont abattus. A débiter des plaques, des tiges et des lingots, à emboutir des coffres, des pecs, fondre des chassis, tordre des bras, pondre des troopoïdes, par centaines, des heures durant. Toute une vie. Dans la bonne odeur d’α-mythril.
Il a toujours rêvé de s’installer ici, dit la mère. Un fantasme d’ouvrier zvengi, qu’on régale à hauteur de l’espérance de vie post-usine. Une poignée d’années, la chambre se libère, on remercie la bienveillante corporation. Les enfats ne se partagent aucun héritage.
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